10 mai. Etape 15. Thezan des Corbières - St Cyprien - Plage 87 km

 
Comme je vous l'ai dit hier soir, j'ai trouvé par hasard et grâce au bureau de tabac du village, une maison d'hôtes. Une excellente maison d'hôtes :" la Montagute". D'abord l'accueil a été très chaleureux alors que je tombais comme "un cheveu sur la soupe"
Mes hôtes avaient déjà quelque chose de prévu pour leur soirée. 
Néanmoins ils m'ont installé rapidement dans une magnifique chambre rose dans laquelle j'ai très bien dormi.
Et ce matin en ouvrant les volets, j'ai été gratifié d'une vue magnifique  sur les toits du village et les Corbières à l'entour.

Avouez que c'est beau. ...☺
Mais il me fallait reprendre la route. Après  un copieux petit déjeuner, j'ai donc pris congé de mon hôtesse.
Mais si vous allez dans ce coin des Corbières, pensez à vous arrêter à la maison d'hôtes "la Montagute". Vous trouverez les références complètes  sur chambres-hotes.fr.

Direction Argeles-sur-Mer. Initialement j'avais prévu de m'arrêter au Barcares, mais me sentant en forme, surtout après l'agréable étape de la veille, j'ai décidé de pousser de 35 km supplémentaires. 
Au diable l'avarice. ...☺

 
Après les paysages un peu chaotiques des vignobles des Corbières, je quitte cette partie du pays Cathare pour entrer en Roussillon. La mer se profile à l'horizon.

 
Le soleil se fait de plus en plus chaud et je traverse certains villages à l'heure de la sieste. Je profite en solitaire de leurs merveilles.

   
Les Pyrénées aussi sont encore couverts de neige.

  Voici l'église de St Hippolyte

Et voici ce qui m'attend demain...

 La partie orientale des Pyrénées qui m'offrira de belles pentes à grimper sous un soleil lumineux

Mais avant cela, je fais escale ce soir au camping Cala Gogo de St Cyprien plage.  Camping immense avec un petit patio dans les sanitaires qui ressemble à  s'y méprendre à  un patio marocain. La différence,  les murs ne sont que des carreaux de faiences imitation zelliges.

Ça donne un avant-goût  ☺

J'allais presque oublier.

Je continue d'avoir des soucis avec ma transmission. Le câble du dérailleur avant se détend régulièrement ce qui m'empêche d'utiliser le grand plateau. ... c'est pénible et du coup je roule moins vite. On verra demain ....

 Roissy Charles de Gaulle - Thezan des Corbières : 1088 km

Le canal des deux-mers                                         

Inauguré en 1856, le canal de la Garonne relie Toulouse à Bordeaux en longeant le fleuve. Il prolonge le canal du Midi qui relie, lui, Toulouse à la Méditerranée. Les deux ensembles, portent le nom de canal des deux-mers en reliant mer Méditerranée et océan Atlantique. Ils composent sur 433 km (240 km pour le canal du Midi, 193 km pour le canal de la Garonne)

L'idée de faire communiquer l'océan et la méditerranée remonte aux Romains. François 1er, Henri IV, Richelieu font procéder à des études qui n'aboutissent pas. C'est finalement à Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos et fermier général des gabelles (la perception de l'impôt sur le sel) que revient le mérite d'avoir mené à bien, et à ses frais, cette entreprise. La construction du port de Sète, du vivant de Riquet, l'ouverture au 19e s. du Canal du Rhône à Sète et du canal latéral à la Garonne ont parachevé son œuvre.

Dans le projet de construction d'un canal "des deux Mers", le franchissement du seuil des Naurouze était un obstacle insurmontable. En explorant le site dans tous ses détails, Il trouve un point de partage — le seuil de Naurouze, de part et d'autre duquel les cours d'eau s'écoulent soit vers l’océan Atlantique, soit vers la mer Méditerranée. Riquet y positionne le point culminant du canal, à 48 mètres au-dessus du niveau de la Garonne. Il suffisait donc d'accroître ce flot pour continuer un bief de partage suffisamment alimenté, permettant l'aménagement d'écluses sur l'un et l'autre versant. Pour ce faire, Riquet eu l'idée d'utiliser le réseau hydrographique de la Montagne Noire. Avec l'aide du fils d'un fontainier de Revel, il capta et amena les eaux de l'Alzeau, de la Vernassonnne, du Lampry et du Sor par la rigole de la Montagne jusqu'au barrage de St-Ferréol, puis à Nauronze par la rigole de la Plaine.

En 1662, il réussit à intéresser Colbert à son projet. Il avance des arguments économiques (enrichir le Languedoc, notamment en développant le commerce du blé) et politiques (canal suffisamment large pour faire passer les galères du roi en évitant de passer par Gibraltar, évitant ainsi l’Espagne).

L'autorisation est accordée en1666 par l’édit royal d’octobre. Riquet investira sur ses fonds propres deux millions de livres, sur un projet estimé entre 17 et 18 millions de livres de l’époque ^[  et qui constitue le deuxième chantier du royaume après celui du château de Versailles. En contrepartie, il reçoit les droits de péage du canal et bénéficie des retombées des échanges commerciaux, ce qui ne l'empêche pas d'être fortement endetté (en raison des retards de paiement de Colbert, les finances de l'État en guerre étant au plus bas),  

Lorsque son ouvrage est mis en doute, Riquet fait preuve d'une étonnante ténacité, allant jusqu'à désobéir aux ordres de Colbert. Ainsi, il fait percer l'improbable tunnel de Malpas malgré les ordres royaux, détournant des ouvriers. Son audace ne fut pas seulement technique (il s'entoura d'hommes compétents comme par exemple François Andréossy, son cartographe et dessinateur technique),  il est aussi le premier à instituer la mensualisation des salaires et la sécurité sociale pour ses ouvriers (même malades ou s'il pleuvait, ils étaient payés) afin de les fidéliser.

Epuisé, il meurt en 1680, six mois avant l'inauguration du canal. C'est seulement en 1724 que ses descendants, enfin libérés du passif de l'entreprise, commencèrent à en tirer quelque profit. Rétablis dans leurs droits sous la Restauration, à l'exception des droits féodaux abolis, les représentants de la famille consentent en 1897 au rachat, par l'état, du canal, désormais administré sous le régime du service public.

Le Canal du Midi et inscrit au patrimoine mondial par l'UNESCO le 7 Décembre 1996.